Mo XIA

" Un jour je suis née à Shanghai. un autre jour en France, j’ai acheté un polaroïd aux puces, fait des photos. j’avais 26 ans, c’était il y a 3 ans et demi. j’ai suivi une compagnie de danse jusqu’à Saint-Gaudens, essayé les interventions de rues, essayé d’écrire un peu plus. ça m’a porté jusqu’à Lisbonne, il faisait chaud, on y était bien, j’étais très loin de la Chine.

de retour chez moi, j’ai fait glisser la couleur sur les polaroïds, fini par faire de la peinture : des miniatures, comme des gravures. les miniatures ont pris du volume, se sont enfermées dans des boîtes. quant à l’écriture, j’y ai toujours trempé le bic; j’ai mis les mots dans les boîtes. j’expose très peu, je parle beaucoup.

les voyages quels qu’ils soient m’emportent toujours un peu plus loin, je mets de plus en plus longtemps à en revenir. je me souviens quand mon oncle Cravan disait : " je suis ici parce que la vie n’a pas de solution ", et ici, c’est tout aussi bien n’importe où dans le monde . "